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Zoom Afrique du 22 mai 2024

Zoom Afrique du 22 mai 2024

Les titres de la rédaction :

  • Éthiopie : Aéroport d’Addis-Abeba : les nouvelles installations du Terminal 1 dévoilées par Ethiopian Group
  • Africa Finance Corporation envisage l’émission d’obligations libellées en monnaies africaines
  • Ghana : plusieurs entreprises en lice pour la construction de la première centrale nucléaire du pays
  • Zimbabwe/Lithium : le premier producteur africain accélère sur la transformation locale

Les analyses de la rédaction :

1. Mali : la mission de formation de l’UE n’a fait qu’affaiblir l’armée malienne 

« Leur objectif premier était de former l’armée malienne de manière à ce qu’elle puisse faire face à la menace terroriste qui devenait de plus en plus grande », rappelle à Sputnik Afrique Seydou Oumar Traoré, journaliste spécialisé en questions sécuritaires. 

Selon lui, le résultat n’a pas été à la hauteur des attentes : « L’armée a gardé sa posture défensive, ce qui a entraîné la destruction de beaucoup de camps, l’assassinat de beaucoup de militaires et de civils, des villages complètement pillés ». 

Cet échec a entraîné le mécontentement de la population qui a fini par demander aux autorités de mettre fin à cette présence inefficace, poursuit l’expert. 

Une fois les « forces étrangères » parties, l’armée a pu « libérer des grandes villes, les localités qui étaient occupées jadis par la Minusma, des localités qui étaient sous le joug des terroristes et des indépendantistes », indique M.Traoré. Cette reconquête a été possible grâce au soutien de la Russie à travers la livraison d’équipements et la formation des militaires locaux, souligne-t-il. 

Aujourd’hui, alors que le Mali, le Niger et le Burkina ont finalisé le texte établissant la Confédération de l’Alliance des États du Sahel, ils peuvent « former une armée commune » qui sera en capacité de « faire une synergie d’action » pour contrer la menace terroriste, conclut Seydou Oumar Traoré. 

2. RCA : tentative de coup d’État déjouée

Pratiquement au même moment que la tentative de coup d’État en RDC, qui rappelons-le impliquait des Américains et des Britanniques, le voisin centrafricain à également été la proie d’une tentative de putsch !

Fidèle Gouandjika, conseiller spécial de la présidence centrafricaine, a annoncé sur les réseaux sociaux qu’un coup d’État avait été déjoué, tout en appelant à la vigilance.
Dans une première intervention en direct, Fidèle Gouandjika, le ministre conseiller spécial, a indiqué que la menace pesant sur la Centrafrique provient d’Armel Sayo, ancien chef de la rébellion « Révolution Justice ». Selon Gouandjika, Armel Sayo, ancien ministre de la Jeunesse et toujours détenteur d’un passeport diplomatique centrafricain, prévoit de se rendre au Soudan pour rencontrer les autorités locales.
En effet, Gouandjika affirme avoir en sa possession une correspondance datée du 24 mars 2024, envoyée par Sayo depuis la France aux autorités soudanaises. Dans cette lettre, Sayo sollicite leur soutien pour mobiliser des mercenaires en vue de renverser l’ordre constitutionnel en Centrafrique.
Pour appuyer ses accusations, Gouandjika a publié un enregistrement sonore, présenté comme une communication entre Armel Sayo et un de ses complices en Afrique. Cet enregistrement, intercepté et décrypté en Europe, révèle que Sayo estime que toutes les conditions sont réunies pour renverser le gouvernement centrafricain. Il assure son interlocuteur de sa détermination à changer l’avenir du pays après le coup d’État, et mentionne le soutien promis par certains pays.
Gouandjika estime que cette tentative est vouée à l’échec, arguant que le Soudan ne servira pas de base pour une telle opération de déstabilisation. Il ajoute que ceux emprisonnés pour atteinte à la sûreté de l’État sont des complices de Sayo, espérant leur libération en cas de succès du putsch. De plus, Gouandjika précise que toutes les communications téléphoniques de Sayo et de ses complices présumés au Cameroun et au Soudan sont surveillées et enregistrées.
Armel Sayo, actuellement en France depuis son départ du gouvernement en 2021, n’a pas encore réagi officiellement à ces accusations. Pour rappel, Sayo a été ministre de la Jeunesse et des Sports en 2014, avant d’être enlevé puis libéré en 2015. Il a été nommé ministre des réformes de l’État en 2019 suite à l’accord de paix du Soudan, mais a été démis de ses fonctions en mars 2021.

3. Sénégal : Sonko veut chasser les militaires français !  

Le nouveau Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a critiqué la présence militaire française au Sénégal lors d’un événement organisé conjointement avec l’homme politique français d’extrême gauche Jean-Luc Mélenchon à Dakar, la capitale sénégalaise. 

Rappelons que la France possède encore environ 350 soldats au Sénégal. 

« Je tiens à réaffirmer la volonté d’autodétermination du Sénégal, qui est incompatible avec la présence à long terme de bases militaires étrangères au pays », a déclaré M. Sonko qui est connu pour ses relations tendues avec l’ancienne puissance coloniale. 

Ousmane Sonko insiste sur la souveraineté nationale : « Plus de 60 ans après notre indépendance, nous devons nous demander pourquoi l’armée française, par exemple, bénéficie encore de plusieurs bases militaires dans notre pays, et comment cette présence affecte notre souveraineté nationale et notre indépendance stratégique ». 

Le Premier ministre a également ajouté que le désir d’éliminer la présence des troupes françaises et d’autres troupes étrangères ne remet pas en cause les traités de défense que le Sénégal a signés avec ces pays. 

Avec son nouveau président, le Sénégal cherche à sortir du néocolonialisme français qui a duré pendant le mandat de l’ancien président Macky Sall et qui a affecté le développement du pays à tous les niveaux. 

Ces dernières années, la présence de la France en Afrique a été souvent critiquée par les peuples et les dirigeants africains en raison de l’incapacité des forces militaires françaises à répondre aux demandes des pays du continent pour rétablir la sécurité et la stabilité dans la région. 

La décision des pays voisins, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, de mettre fin à la présence des troupes françaises sur leurs sols et d’établir une nouvelle force régionale qui est l’Alliance des États du Sahel (AES) visant à assurer une protection collective, est un bon exemple pour un pays d’Afrique de l’Ouest souhaitant retrouver sa liberté militaire et économique. 

Le Sénégal est un pilier de stabilité dans une région qui a connu plusieurs coups d’État ces dernières années. Il possède un gros potentiel pour devenir l’allié principal de nombreux pays africains grâce à son excellent emplacement géographique, ses multiples richesses et un nouveau président plein d’ambitions pour amener son pays vers l’indépendance et le développement. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV